lundi 15 février 2016

Nha Trang, des galères et du bonheur


Rappelons la situation. D'un côté, il y a le nouvel an chinois qui a eu lieu il y a quelques jours... Ce qui signifie que tous les chinois et une bonne partie des asiatiques sont en vacances. En plus des russes. D'un autre côté, on découvre que Nha Trang est une station balnéaire remplie d'hôtels et de trucs touristiques.

1ère galère :
Nous arrivons donc aux alentours de 18h dans la ville. En sortant, quelques vélos/taxis nous demandent où est notre hôtels et ils sont surpris ou plutôt choqués quand on leur dit qu'on ne sait pas encore où on va passer la nuit.

En effet, on va voir 1, 2, 3 hôtels et tous sont 'full full'.

Évidemment,  on ne désespère pas: il y en a des milliers dans cette ville! On continue donc 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12 hôtels. Tous full. Là,  on change de technique et on se divise: à chacun notre trottoir et on continue.

D'un côté,  Benjamin supplie la réceptionniste d'un hôtel de nous héberger par terre dans la réception de son hôtel. Après avoir insisté à maintes reprises, elle finit par accepter. (Il faut ajouter un détail: la réceptionniste ne parle pas un mot d'anglais). Première victoire.

Au même moment,  une dame a pitié de moi et finit par me proposer sa laundry room (lingerie) qui ressemble à une chambre bonne au dernier étage de son hôtel, pour $10. Deuxième victoire.

On se retrouve et on décide d'opter pour la laundry room à $10. On va remercier la réceptionniste qui voulait bien nous héberger gratuitement et on lui signale qu'on a trouvé une chambre. Elle nous sourit, elle est très gentille (mais on ne peut échanger ensemble uniquement utilisant nos mains, rappelons le.)

Aussitôt installés dans notre chambre de bonne, on part se balader dans la ville et sur la plage. On se fait vite une idée de la ville: c'est ultra bétonné (style La Baule avec des palmiers en plus),  rempli de russes buvant de la vodka et de touristes chinois avec en prime les décorations ultra kitsch du nouvel an. Conclusion: on loue un scooter le soir même pour s'éloigner de cette ville surfaite dès le lendemain matin et profiter des alentours.

12 février - Pas besoin de réveil, à 6h30 du matin, la femme de ménage entre dans notre chambre et elle est surprise de nous trouver dans le lit de la lingerie! Nous aussi ! Cela dit, après avoir ri pendant une minute (nous sommes toujours dans le lit sous le drap devant elle),  cela ne la dérange pas pour faire ses affaires dans notre chambre: elle s'occupe des draps et tout... Elle repart 5 minutes après, j'en profite donc pour rejoindre la salle de bains mais elle revient encore quelques minutes après sachant qu'il n'y a pas de porte dans la salle de bains! Cette fois, on lui demande d'attendre un peu à la porte!

Bref, à 7h30, on est déjà en train de déguster notre café et notre sandwichs à l'omelette en terrasse.

A Saigon,  on avait rencontré un français très sympa qui avait entendu parler d'une superbe plage au nord de Nha Trang: Jungle beach. On lui fait confiance et on prend la route pour cette fameuse jungle beach, à une bonne heure de Nha Trang en scooter. La côte est magnifique.

Et une fois arrivés là bas, quelle surprise ! On arrive dans un endroit canon, un ensemble de cabanes, hamacs et lits à baldaquin en plein air (la moustiquaire faisant usage de baldaquin) très bien entretenu par un canadien qui nous reçoit de façon très sympa. Il nous explique que c'est lui qui tient ce petit coin de paradis et qu'il y a de la place pour nous si on veut y rester là nuit... On peut aussi se rejoindre à tout le monde pour le lunch. Il nous guide vers la plage, presque déserte. C'est magnifique,  sauvage, l'eau est turquoise et on s'y sent directement super bien...




Sur la plage, il y a un abris en bambous sous lequel sont attachés plein de hamacs ainsi et plusieurs chaises longues, aussi en bambous. Il y a une dizaine de jeunes de nos âges, venant des quatre coins du monde, tous en train de chiller. On fait pareil. On se baigne, on se relaxe, on discute et au moment du déj on les suit. Là, on s'installe autour d'une très grande table rectangulaire et des vietnamiens nous servent un repas super bon, dans des petits plats qu'on partage avec la personne assise en face de nous. C'est un bon moyen pour faire connaissance avec tout le monde et on rencontre des gens vraiment très cool. Notamment un couple d'anglais et un autre espagnol quasi tous en voyage pour plusieurs mois.

Après le déj, on est vraiment tentés de rester la nuit, mais on ne veut pas à payer à la fois notre nuit dans notre laundry room et notre nuit dans notre petit coin de paradis. Puisque notre chambre à Nha Trang n'est pas vraiment une chambre, on appelle notre hôtel pour leur demander s'ils nous feront payer la chambre si on ne rentre pas le soir même. Évidemment la personne ne parle pas anglais et donc ne nous comprend pas. On ne se laisse pas abattre et on trouve un vietnamien qui veut bien faire la traduction. Il rappelle l'hôtel et nous dit qu'il s'est fait renvoyer balader par la nana de l'hôtel et qu'elle nous fera payer la chambre même si on ne revient pas le soir même. Fair enough mais ça valait le coup d'essayer. On passera donc la journée à jungle beach et on rentrera le soir même.

2ème galère: On rentre à l'hôtel vers 20h, après 1h30 de scooter. En arrivant, on repère directement nos sacs à dos à la réception, on demande à la réceptionniste pourquoi ils sont là et elle nous explique que quelqu'un l'a appelé en lui disant qu'on ne rentrerait pas et qu'il fallait qu'elle libére notre chambre. Elle ajoute que notre chambre n'est plus disponible pour ce soir, il faut donc qu'on cherche un autre endroit pour passer la nuit! Damn. On a l'impression de refaire un bon dans le temps et de revenir 24h plus tôt !

C'est reparti. On reprend notre virée dans les hôtels. 1,2,3,4,5,6,7,8, 15 hôtels ... Voyons le côté positif des choses: Nous savons comment dire 'full' en vietnamien maintenant!
On décide de s'éloigner en périphérie de la ville en scooter. Là on devrait avoir plus de chance. Malheureusement c'est le même scénario. Désespérés, on demande à un vietnamien assit sur sa terrasse /garage si on peut dormir chez lui, par terre. Il ne parle pas un mot d'anglais donc Ben s'allonge dans son garage et fait mine de dormir, pour qu'il comprenne. La situation est tellement drôle que j'en pleure. On réussit à faire rire le vietnamien aussi. On sent qu'il est presque d'accord pour nous prêter un mètre carré de son garage quand il nous fait comprendre qu'il faut qu'il demande l'autorisation à sa femme. Là voilà qui arrive avec un bébé. On lui refait le même scénario mais elle est bien plus froide que son mari: elle referme les grilles de son garage et nous fait comprendre qu'on peut dormir devant chez elle. Dans la rue, quoi! On lui dit merci, très généreux de ta part mais on n'a pas trop envie se dormir dans la rue.

On repart. Là,  on rencontre un autre vietnamien qui a l'air plutôt sympa, qui nous dit qu'il veut nous aider. Il nous emmène dans un hôtel (que nous avions déjà visité auparavant et qui était full) et je lui demande si on peut dormir chez lui. On lui explique qu'on a des sacs de couchage et qu'on n'a besoin de rien. Il parle anglais et a notre âge. Il appelle son père qui visiblement refuse notre demande. On continue. On demande à une bande de femmes la même chose mais ne parlant pas du tout anglais, elles nous envoient vers un hôtel. Ça a l'air plus facile dans l'émission 'J'irai dormir chez vous'!

Ça fait 1h30 qu'on tourne en rond et il commence à se faire tard, il est temps pour nous de jouer notre dernière carte: retourner chez la réceptionniste que Benjamin avait rencontré la veille et qui lui avait proposé de dormir dans la réception de son hôtel,  gratuitement.

Nous arrivons dans son hôtel et elle nous accueille avec un grand sourire! Ça fait du bien ! Elle est d'accord pour qu'on squatte sa réception cette nuit. Victoire ! Elle nous montre une salle de bain et nous donne même une serviette. On lui dit qu'on va aller acheter quelque chose à manger et on lui demande si elle a besoin de quelque chose mais elle ne nous comprend pas. Elle nous propose d'aller nous acheter de la nourriture, nous refusons. On va s'acheter 2 omelettes et en rentrant,  elle nous a préparé des fruits et des biscuits. Trop gentil. Elle nous a aussi installé des couvertures par terre. C'est nickel !



Puisqu'on occupe la réception, on sympathise avec les clients de l'hôtel. Un couple américano-polonais nous offre un oreiller et un matelas de yoga et nous propose de squatter leur salle de bain si besoin. Une chinoise nous propose ses services de traduction, ce qui nous permet de remercier notre hôte.

13 février - entre 6h et 6h30, une partie de la famille vietnamienne s'allonge après terre dans la réception. On ne comprend pas pourquoi - On n'a pas l'impression que c'est lié à la religion ou à la méditation - et on se rendort avec eux. On se réveille 45 minutes plus tard et on se lève. Notre nouvelle copine polonaise qui voyage aussi plusieurs mois propose qu'on aille au café ensemble et on accepte. Elle est vraiment super cool et on se dit qu'on se retrouvera au Laos ou au Cambodge, pays qu'on visitera après le Vietnam. Elle et son copain Peter ont comme objectif de louer une moto et de faire le périple à moto. Le couple americano-chinois nous y retrouve aussi. C'est super sympa.

Après ça, on reprend notre scooter direction Long Beach, une plage à 25 km au sud de Nha Trang. On a entendu dire que c'était une plage sauvage sur laquelle on pouvait surfer. On arrive dans un premier temps sur une plage ultra touristique et remplie d'enfants, on reprend notre scooter et on essaie d'aller dans un hôtel de luxe qui possède une plage privée.

On essaie d'embobiner la réceptionniste mais elle est aussi maligne que nous. Échec.  On reprend le scooter et on trouve un petit chemin en sable qui longe l'hôtel de luxe. On le prend et victoire, on accède à la même plage que celle de l'hôtel de luxe. C'est merveilleux. La plage est belle et presque vide, il y a quelques arbres pour nous faire de l'ombre, c'est parfait. Seul bémol: il n'y a personne pour nous louer des planches de surf (les vagues sont petites).


On passe la journée à la plage et en fin d'après-midi, on repasse à l'hôtel - avec un bouquet de fleurs pour notre hôte - rechercher nos sacs à dos car nous prenons un bus de nuit à 7pm direction Hoi An, à 11h de Nha Trang.

3ème galère:
Après avoir avalé notre soupe de nouilles, on se rend comme prévu la station de bus. Il est 19h et nous devant embarquer dans notre bus couchette.

19h... 20h... Un bus arrive mais malheureusement il n'y a que quelques places disponibles dans celui-là. On est 40 à attendre. Le mec nous dit de ne pas nous inquiéter, il y a un bus vide qui arrive. No worries then.

21h... Ça fait 2 heures qu'on attend quand le vietnamien nous avoue qu'il a un problème de logistique et que le bus arrivera qu'à minuit 30. Donc encore 3h30 à attendre. J'essaie de négocier un discount sur nos billets de bus qu'on a du payer plein pot à cause du nouvel an... Impossible. La seule chose qu'il puisse faire est de nous offrir des bières et de quoi manger. On est avec une trentaine de backpackers comme nous donc l'ambiance est assez bonne. On est dans la même galère. On se fait des copains argentins, américains, australiens... On boit des bières, on discute, on joue aux cartes... Entre temps le patron de l'hostel dans lequel nous sommes arrive pour nous soutenir - il est complètement bourré et fait son show: on a le droit à du Bob Marley,  du Michael Jackson... C'est drôle au début mais il devient vite très lourd.

Minuit et demi arrive et il n'y a toujours pas de bus. On commence à perdre patience, ça fait 5h30 qu'on attend. Le bus n'arrivera qu'à 3h30 du mat ! C'est à cette heure là qu'on commence nos 11 heures de route qui nous mèneront - On l'espère - jusqu'à Hoi An.


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