samedi 6 février 2016

Varanasi, la ville hors du commun

Vivek nous dépose à la gare sur le chemin pour Delhi et nous avons un pincement au coeur en lui disant au revoir car on sait qu'on ne le reverra pas avant quelques années sûrement. VIVEK if you read these lines, thank you for everything, you have a home in France.

Après 12 heures de train en cabine couchette que nous partageons avec 4 autres indiens, nous arrivons à 5 heures du mat le 28 janvier à Varanasi, aussi appelée Benarès. Il fait encore nuit à cette heure mais la ville grouille déjà de monde. Il y a des touktouks à perte de vue et ça klaxonne sans cesse. Bref, vous imaginez la scène.

Un touktouk nous dépose dans le centre de la ville et le chauffeur nous explique qu'il faut qu'on continue à pied car les auto rickshaws (touktouks à moteur) ne sont pas autorisés dans le coeur de la ville. On se perd un peu dans les ruelles, il y a beaucoup de personnes qui dorment dehors et comme d'habitude on croise plein de vaches. On finit par trouver la guesthouse que nous avions réservée quelques heures avant dans la voiture de Vivek. On réveille le proprio qui est au début de sale poil (mais qui deviendra par la suite un mec super) et à peine 45 minutes plus tard, nous pouvons occuper notre chambre. On se repose vite fait et vers 7:30 on se rend le long du gange.






Waaaah! Qu'est ce que c'est beau! On était loin d'imaginer un tel décor.

Comme il est encore très tôt, il y a une petite brume qui rend l'endroit un peu mystique. Le gange est très large, on descend les marches pour nous retrouver sur l'un des quais qu'on appelle ghat en hindi et on s'offre un tour en bateau. Il y a plein de vendeurs qui crient 'boat, boat' le long du gange.






Dans le bateau, on observe la vie le long du gange. C'est vraiment, vraiment fascinant. Dans l'eau, on voit des hommes entre hommes qui se baignent et qui se lavent, des femmes et leurs enfants qui font la même chose plus loin, des hommes qui passent le sable/la terre au peigne fin à la recherche de bagues/bijoux en or... Il y a bien sûr plein de personnes qui lavent et essorent leur linge au bord du gange. Il y en a aussi qui quelques uns qui nagent, tout en restant près du bord.





Les marches le long du gange sont recouvertes de linge propre qui est en train de sécher. Dans le ciel, on observe déjà plein de cerfs-volants.

On continue notre balade en bateau et notre 'capitaine' nous montre la première 'burning place'.


A cet endroit, on fait brûler les morts. Chaque année, des millions de personnes viennent à Varanasi pour accoucher mais surtout pour finir leurs jours dans cette ville si sacrée. Notre capitaine/guide nous explique qu'il y a 3 possibilités pour les morts de rejoindre l'eau sacrée du gange :
1. Se faire incinérer - en cas de mort naturelle
2. Être jeté au milieu du gange avec le corps attaché à une grosse pierre pour les femmes enceintes,  enfants ou lépreux
3. Être mis dans un sarcophage de peaux de bananes - en cas de piqûre de serpent. La personne se trouvant dans le coma sera ensuite transportée dans le courant jusqu'à une tribue vivant à 12 km de Varanasi qui la soignera et lui offrira une seconde vie.
Le long du gange, on peut donc voir des crémations de cadavres. C'est assez dérangeant d'observer ces cérémonies de fin de vie. D'abord, le défunt est allongé sur une planche de bois et recouvert de tissus de couleurs vives (rouges, oranges, jaunes) et d'autres décorations (fleurs...), ensuite les hommes le mettent dans le gange pour le recouvrir d'eau bénite puis le corps est déposé sur le feu et un homme enflamme le corps. Autour du feu, les hommes de la famille du défunt sont regroupés et observe le corps jusqu'à ce qu'il disparaisse complètement. Le guide nous explique que les femmes ne sont pas conviées autour du feu puisqu'elles risqueraient de pleurer et que ce n'est pas l'endroit pour.

Autour des burning places, la vie reprend son cours...
On passera plusieurs jours à se balader dans cette ville en observant les gens, les mouvements. Cette ville hors du commun restera gravée dans nos souvenirs pour longtemps.

Petit tour chez le barber pour Benjamin 

Varanasi - Pokhara en 24 heures

30 janvier - Il est minuit et demi quand on entre dans la gare de Varanasi. Le hall de la gare est rempli de personnes allongées par terre. On ne sait pas si elles passeront la nuit entière là où si elles attendent seulement leur train. Cette fois-ci, on a opté pour le wagon couchette en classe économique, sans air conditionné... Nous sommes des fous!

0h45 - On entre dans notre train et à notre grande surprise, nos 6 compagnons de wagon dorment déjà presque tous. On monte dans notre couchette (au 3ème niveau), on se glisse dans notre duvet, on met nos boules quies et étonnamment, on dort comme des loires jusqu'au terminus, Gorakphur, 6 heures plus tard. Bonheur !

A 7h, on monte dans le coffre d'un camion / mini bus qui nous emmène jusqu'à la frontière entre l'Inde et le Népal. Heureusement que le voyage ne dure que 2h car c'est très inconfortable. En arrivant à la frontière,  on fait notre visa pour le Népal et on négocie des billets de bus super deluxe pour Pokhara et c'est là que la galère commence. Le bus qu'on a réservé n'est pas du tout fidèle à l'image qui est sur notre ticket. C'est un minibus tout pourri qui s'arrêtera vraiment partout. On s'en doutait bien car en partant, le bus était loin d'être rempli... Ce qui est toujours mauvais signe! Le trajet est sensé durer 6 heures mais il y a un glissement de terrain sur notre chemin, qui va bloquer notre bus pourri pendant plusieurs heures. Les fenêtres ne ferment pas, on commence à cailler. Heureusement, pendant la 50ème pause, Benjamin joue les gentlemen et grimpe sur le toit du bus pour récupérer nos duvets dans nos sacs. Le voyage en bus durera 12h! Nous arrivons donc à Pokhara à 1h du mat' après 24 heures de voyage. On est crevés.

Pendant que Ben récupère nos sacs à dos, je pars à la quête d'un hôtel. Il n'y a personne dans les rues (ça nous change de l'inde), pas même une vache! Je me fais emmerder par 2 mecs qui veulent que je les suive mais je leur dis que mon boyfriend est 100 mètres plus loin et ils me lâchent. Thanks God. Dans cette rue, à cette heure, il n'y a qu'un seul hôtel d'ouvert. Ben me retrouve et on négocie la chambre 3 fois moins cher qu'annoncé (4€). L'hôtel est terriblement dégueulasse mais à cette heure, on n'a pas vraiment d'autres options. On s'endort quand même directement et dès notre réveil, on est heureux de quitter cet l'hôtel cracra pour un autre, près du lac, propre (mais sans eau chaude).

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